Intervenants & Modérateurs

Clémence Guyoux est une étudiante en 5ème année à SupBiotech, l’école d’ingénieur en biotechnologies. Au fil de son parcours elle s’est spécialisée en recherche et développement dans le domaine de la santé. Elle est également titulaire d’une double licence en chimie et biologie à l’université de Paris-Est Créteil (UPEC). Dans le cadre de son diplôme d’ingénieur, Clémence a eu l’opportunité d’effectuer un semestre à l’international dans l’université de San Diego en Californie (UCSD), où elle a pu étudier la physiologie humaine et végétale. En parallèle de sa 4ème année d’étude, elle est devenue vice présidente de l’équipe IONIS-Paris qui a présenté le projet CAP’siRNA* lors de l’édition 2024 de la compétition internationale de biologie de synthèse iGEM (international genetically engineered machine).

*CAP’siRNA est une solution innovante pour protéger les cultures agricoles des maladies virales basée sur la technique de l’ARN interférence. La sécurité alimentaire à l’échelle mondiale est menacée par la surpopulation, le changement climatique et les maladies agricoles émergentes. Pour répondre à cette problématique, l'équipe de Ionis-Paris récompensée lors de l’édition 2024 de la compétition internationale de biologie de synthèse iGEM (international genetically engineered machine) a développé le projet CAP'siRNA. Il s’agit d’une nouvelle plateforme de livraison d’ARN interférent (ARNi) visant à combattre les infections virales touchant les cultures agricoles. CAP'siRNA s'inspire des mécanismes de défense naturels présents dans les plantes et utilise la synthèse in vivo pour produire des précurseurs d'ARNi. Ces derniers sont conçus pour cibler des gènes spécifiques du génome des virus agricoles. Une fois dans la plante, ces ARN spécifiques sont transformés en petits ARN interférents (small interfering RNAs), qui guident des enzymes précises des plantes vers la dégradation de l’ARN du virus ciblé, empêchant ainsi la réplication et la propagation du virus. Pour protéger les précurseurs d'ARNi de l'environnement et garantir leur introduction dans la plante, une deuxième stratégie a été mise au point, basée sur des vecteurs viraux. Cette plateforme d'ARN peut être conçue sur mesure et s'adapter à un large panel de virus végétaux. La première preuve de concept concerne la maladie de la jaunisse qui affecte les betteraves sucrières. Cette maladie réduit le rendement en sucre des betteraves jusqu'à 40 % et laisse les agriculteurs sans solution efficace. La solution est extrêmement efficace, non OGM, biodégradable et ne cible que le virus, évitant ainsi les dommages écologiques causés par les insecticides traditionnels.